Une autre journée, une autre routine.
C'est ce que je pensais. Honnêtement, il est rare que je ressente l'envie de ne rien faire, mais aujourd'hui était un de ses jours. Je n'irai pas en ville faire ma routine. Je décide de regarder brièvement mon journal, je le relis et y inscrit les derniers événements récents. Je parle de la dernière mission que j'y fais. Je consigne tous les détails avec importances ainsi que ce que j'ai apprise ce jour-là, que ce soit sur moi-même où mes collègues. Je passe une bonne partie de la matinée à m'atteler à la tâche avec rigueur.

Une fois finie.
Je réfléchis, tout en regardant le plafond, mes doigts tapotent la table. Je m'ennuie et je n'ai envie de rien faire. Je laisse quelques souvenirs m'envahir, notamment ceux de mon père. Je ressens une forte tristesse, mais aucune larme ne vient, comme toujours quelque chose bloque. J'ai déjà vu des personnes être triste et pleuré, sauf que je n'arrive pas à être comme eux, ce qui m'a value bien des noms, bien des surnoms et bien des mésaventures dont je me serrais passée. Je soupire. J'ai beaucoup mieux à faire qu'à être ici. Si je ne souhaite pas être dérangée en ville, je n'ai qu'à couper directement à ce que je fais de mieux, en fin de journée.

Je me lève, me lave et m'habille.
J'attrape mes affaires et je me dirige sur la route menant à Heara. Je m'arrête pour franchir la sécurité. Les barrières sont là pour une raison, je n'ai pas peur de les franchir et les créatures qui s'y trouvent ne sont que très peu menaçante, cependant, je dois toujours m'en méfier. Ce n'est pas parce que je les perçois comme un faible danger que je ne peux pas me faire tuer par un surnombre.

Je commence à cueillir des plantes.
Surtout celle ayant des bienfaits médicaux, j'en profite en même temps pour surveiller si je vois une quelconque trace sortant de l'ordinaire, que ce soit des empreintes, des branches cassées, etc. Je connais assez bien ces bois pour commencer à repérer ce qui y cloche, bien que je n'aie jusqu'à maintenant rien perçu sortant de l'ordinaire. Je commence à me demander si ce n'est pas moi qui cherche les embrouilles, devant ses manies qui ne me quittent pas.

Je commence à sentir le poids de mes affaires.
J'en ai beaucoup trop fait, je ne sais plus depuis combien de temps, je suis ici à faire la cueillette, mais la douleur au niveau des épaules me dit d'arrêter, je dépose mes affaires contre un arbre non loin. Plutôt que de me reposer, je dégaine mon arme et commencer à brasser de l'air, je m'entraîne. J'effectue des mouvements que je connais. Je veux les parfaire. De toute façon, j'ai ce qu'il faut pour apaiser la douleur si celle-ci empire, ces connaissances me sont bien utile pour me pousser à bout.

D'une main, je ferme les yeux et laisse mon arme être guidée.
Le vent est libre. Je bouge et imite cette liberté. Mes pas sont lents, cordonnées et je frappe avec la pointe de ma lame, j'embroche le vide. Je perce des murs invisibles. Je laisse ma force guider ce mouvement unique à plusieurs reprises, puis j'entame sur le deuxième, j'empoigne le manche de mon arme avec une légère différence. Je remonte ma main vers la garde. Je rapproche mes jambes l'une de l'autre. Telle la pluie qui tombe, je frappe rapidement devant moi, pour ne laisser que très peu de chance à l'adversaire invisible de répliquer. J'alterne entre ces deux techniques simples, prenant des courtes pauses pour reprendre mon souffle. Je reste concentrée le plus possible. Contrairement à d'autres, je n'ai que ça pour dépasser ceux "gâtés" par la vie.