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Les filons marécageux font la richesse des autres. | FT. Seven

Posté le Mer 13 Juil - 16:44
Luciole
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Cela devait bien faire plusieurs jours depuis le début de cette aventure qui apparaissait de plus en plus comme une mauvaise idée aux yeux de la blafarde. Enroulée dans le tissu pâle de sa longue cape, le corps frêle de Luciole suivait tantôt l’agitation d’une charrette qui l’avait amenée en direction des marais et ensuite, la chaleur pesante d’une température pendant qu’elle s'aventurait à pieds vers la fin de la destination. Il n’y avait pas mille et une façons de se rendre là où elle voulait aller sans risquer d’y perdre un bras ou bien une jambe - aussi fallait-il user de patience et de persévérance dans le but de s’y rendre sain et sauf. La jeune femme s’élançait d’un pas décidé sur la chaussée déserte qui l’ammènerait, sauf preuve du contraire, à un endroit nauséeux dont l’ecosystème à lui seul, savait faire rêver les plus curieux des scientifiques. Doucement, elle avait levé son petit nez en l’air afin d’étudier la température tandis que ses mirettes claires s’étaient plissées au-devant à la retombée de son museau, fixant pendant de longues minutes ce qui lui restait comme chemin à parcourir.

Les doigts serrés tout contre le tissu de sa cape dont la capuche lui tombait sur le nez, la pâle demoiselle cherchait à calmer une certaine inquiétude qui s’était immiscer en elle, zieutant de gauche à droite à chacune de ses avancées afin de s’assurer qu’aucune créature indésirée ne montre son nez.

« Ils pouvaient bien rire, ces gens me refusant leur escorte… Ils riront moins quand je leur refuserai des soins, si jamais. » marmonnait-elle entre ses dents alors que l’air ambiant commençait à changer de composition, laissant échapper effluves et d’étranges arômes fiévreux - elle ne devait plus être bien loin, maintenant.

Son pied s’enfonça par mégarde dans un tas de végétation visqueux, tirant une exclamation criarde de sa gorge après que son corps se soit redressé dans un sursaut excessif. La main au cœur pour chercher à calmer ce qui lui en restait, elle se mit à tourner la tête pour balader son attention tout autour, jurant avoir entendu, ou bien vu des ombres changer de place dans un excès de paranoïa.  

À petits pas feutrés et en courbant l’échine au plus bas pour se fondre au mieux à la végétation grimpante et aux quenouilles, la scientifique avait décidé de se mouvoir le plus discrètement possible, tout en regardant où elle mettait ses pieds désormais vaseux. Le mieux qu’elle pouvait faire était de chercher activement ce pour quoi elle était venue et prendre la poudre d’escampette par la suite. Ainsi, la blafarde s’était approchée de l’eau marécageuse en s’agenouillant juste à côté. Elle sortit des flacons vides et une pince dans le but d’y coincer différentes trouvailles - eau vaseuse, gadoue, feuilles et végétations autres. D’une lenteur et d’une précision extrême, elle s’était perdue dans ce travail délicat.

« Avec ça, impossible de ne pas réussir à te comprendre mon cher marécage. Je trouverai tes secrets et t’aiderai au mieux, que dirais-tu si on commençait par chercher un moyen d’alléger l’air, redresser tes sols… Il faudrait simplement en contrepartie, que tu m’indique où poussent tes Muyaph. De cette façon, nous pourrions aménager quelque chose d’un peu moins… moins…»

Un long soupire s’était extirpé de ses lèvres tandis qu’elle s’adressait à l’air ambiant, le museau levé bien haut en laissant sa phrase en suspens, incertaine si elle avait entendue craquement ou bien murmures près d’elle - l’atmosphère n’aidait pas au délire, aussi cherchait-elle peut-être à calmer ses inquiétudes en parlant seule, à voix haute. Luciole avait baissé la tête en tirant sur les tiges inondées de nénuphares, passant son petit couteau sur leur composition afin de la glisser dans l’un des flacons.

En oubliant peut-être même où elle était, ce qui pouvait être et les dangers possibles tout autour.

Posté le Jeu 14 Juil - 15:40
Seven
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Le sommeil me manque dernièrement, mes pas sont lourds et fatigués. Pourtant, je continue malgré tout à aller de l’avant. Je force mon corps au bout de ses limites, j’en suis conscient. Ce n’est pas idéal, on ne va pas se mentir. Mais parfois, la vie ne nous donne pas le choix. Je n’ai pas réussi à me trouver un convoi de marchands cette fois pour m’épargner un bout de route. Ainsi donc, me voilà en train d’avaler les kilomètres à pattes. J’aurais pu prendre ma forme de panthère pour aller plus vite, mais non, la douleur qui accompagne la transformation n’en vaut pas la chandelle. Je préfère marcher, c’est plus long, mais ce n’est pas la fin du monde. J’ai l’habitude des voyages interminables. Mon existence entière est un voyage sans fin.


Ce qui m’a pris d’accepter de me rendre au marécage - lieu bien trop dangereux pour un jeune mage comme moi - aucune idée. Enfin, si, je sais parfaitement pourquoi. Les pièces d’or ont un certain pouvoir sur ma personne, je dois l’admettre. Même un très grand pouvoir… Il y a peu de choses que je ne serais pas prêt à faire pour ces jolies pièces brillantes. Un sourire se dessine déjà sur mes lèvres en songeant à la récompense qui m’attend si j’arrive à mettre la main sur cette foutue plante à la con. Le gars m’a donné une description approximative en plus, donc aucune garantie que j’arrive à la repérer dans ce trou puant… Il ne pouvait pas me demander du Muyaph, ou du Mimoval ? Nan, il lui faut absolument des branches de Cornouiller rouge… Argh !  Du reste… en parlant de puanteur… je pense que je viens d’arriver. Je dois me couvrir le nez pour ne pas succomber à cette odeur insupportable. C’est juste abominable. Sans parler du sol absolument répugnant qui est recouvert d’une vase gluante et pestilentielle. Je vais passer une éternité à me débarrasser de cette odeur de mes vêtements.


Au bout de plusieurs heures à me faufiler aussi furtivement que la gadoue me le permet, la fatigue du voyage me pèse et j’ai besoin d’une pause. Comme cet endroit est risqué, je me hisse sur un arbre aux abords de l’étendue d’eau putride. Le feuillage dense me cache plutôt bien et me permet d’observer ce qui se passe autour de moi sans être vu. Mes jambes pendent mollement dans le vide alors que je repose mes yeux. Je ne dors pas pour autant, l’odeur, ainsi que le stress ambiant me maintiennent aux aguets. Alors que je me perds dans mes songes, un fin bruissement attire mon attention. Il est si léger que la plupart des gens ne l’auraient même pas entendu. Avoir les sens accrus, n’est pas toujours une mauvaise chose. Autant mon odorat m’incommode bien trop souvent,  autant mon ouïe m’a sauvé la peau plus d’une fois.


Artist : yomonoseiseisei

Je me penche précautionneusement en avant et scrute dans la direction d’où provient le bruit. Au plus il s’approche, au plus je suis convaincu qu’il s’agit d’une personne. Mais son allure m’indique aussi qu’il ou elle n’est pas en quête d’une proie. C’est plus l’inverse, la façon dont ses pas frôlent le sol est semblable à ceux d’une personne effrayée de se faire surprendre. Je souris en coin, lorsqu'une fine silhouette d’une jeune femme soulève quelques grosses feuilles pour venir s’accroupir au bord de l’eau. Elle est presque en dessous de moi et elle ne m’a pas remarqué. Personne ne pense jamais à regarder en l’air… Pourtant, le danger peut venir de n’importe où ! Même du ciel !


Je grimace lorsqu’elle se met à parler au marais… Dire que je pensais faire partie des gens bizarres en parlant aux animaux… Je commence à me demander si elle est saine d’esprit. Il me reste à savoir si je peux me montrer. Malgré ses aires apeurées, il se pourrait qu’elle ne soit pas sans défense comme elle le laisse apparaître. Son allure blafarde ainsi que sa peau charcutée me font froid dans le dos. Pourtant, je devrais avoir l’habitude, étant donné que mes mains sont un carnage et qu’une multitude de cicatrices couvrent mon corps. J’en ai vu également pas mal, des gens mutilés au fil des années…


À première vue, elle ne porte pas d’armes, mais je pourrais très bien me tromper. C’est donc, la main resserrée sur la garde de mon épée, que je me laisse glisser au sol avec une souplesse presque surnaturelle. On n'est jamais assez prudent. Même si la prudence est un mot qui me sied mal. Je ne suis qu’à quelques pas d’elle à présent. J’arbore mon plus beau sourire moqueur et me penche un peu plus près pour pouvoir observer ce qu’elle récolte dans la flotte vaseuse.


“C’est dangereux, de ne pas regarder au-dessus de soi…”

Dis-je sur un ton enjoué. J’aurais pu me racler la gorge pour lui faire part de ma présence, mais cela n’aurait pas été drôle.



Posté le Jeu 14 Juil - 20:54
Luciole
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Le cliquetis créé par les fioles apposées au côté de la pâle s’élevait dans l’air à chaque mouvement que son corps faisait sur cette végétation instable. Ses petites mains passaient de temps à autre sous sa longue cape à capuche pour en extirper une besace en cuir rude qu’elle gardait contre elle et qui contenait ses outils. Affairée à la tâche colossale de récolter le plus d'échantillons possible au vu de la distance ainsi que de la menace des lieux, la jeune Luciole ne se rendit compte de rien - ni des mouvements au-dessus d’elle, ni de l’avancée que cette ombre faisait en sa direction. Les plantes un brin trop corpulentes se faisaient poser tel un bambin sur une couverture thermique, invention futée de ses Évolués et, alors qu’elle y déposait l’une des verdures dont elle avait coupé la tige, elle aperçut une ombre en coin d'œil.

Le corps frêle de la scientifique se raidit en un temps record, tel le dos dressé d’un chat mécontent. Elle s’était refusée à bouger pendant de longues minutes, cherchant fort possiblement la meilleure réaction en fonction des probabilités, de la logique et de ses connaissances actuelles du moment et de l’emplacement - aussi bien dire qu’avoir été dos à un réel prédateur, la pâle n’aurait pas survécu bien longtemps.

Sans se retourner encore en direction de cette silhouette qu’elle avait entraperçue du coin d’oeil, son attention passait de l’eau marécageuse aux morceaux entaillés de nénuphares, en passant par ses fioles de verre jusqu’au petit couteau qu’elle utilisait pour ses spécimens. Dans un mouvement rapide afin de faire volte place, ses deux mains s’étaient serrées contre la dague poisseuse des liquides du marécage, brandissant mollement celle-ci entre son corps et celui de l’être qui l’avait fait sursauter.

Lorsque celui-ci ouvrit simplement la bouche afin d’en extraire des paroles, Luciole s’était laissée retombée au sol, recroquevillée tout contre elle en serrant ses jambes contre sa poitrine. Il n’y avait pas de certitude envers celui qu’elle avait devant elle, aussi s’il s’agissait d’un mage prêt à invoquer quelque sort que ce soit, elle préférait être près du sol afin de ne pas se heurter dans une chute.

« Ne me faites pas de mal, c'était nullement volontaire! Au-dessus, les probabilités pour qu’il y ait un prédateur sont moindres, si on compare les données à celles des rapaces au sol. Oiseaux, bêtes ailées, insectes, machines…Il peut y avoir de la végétation indomptée aussi, mais je n’ai jamais eu le luxe de l’étudier encore - les lianes, feuillages et autres étrangetés réussissant à survivre dans ce climat exceptionnel, ne sont pas dangereuses. Ni ce dont je vous ai énuméré plus tôt… Il y a, au contraire du danger, un nombre colossal de choses s'apprêtant à la médication toutefois, et oui, il doit y en avoir dans les airs aussi mais c’est présumer bien vite mon cher… Ainsi, il ne m’était d’aucune utilité de regarder au-dessus de moi. »

Emmêlée dans son énumération des dangers venant de l’air, la pâle créature parlait à une vitesse consternante, ajoutant mots et hypothèses à n’en plus finir, le tout dans le but certain de se créer un réconfort dans les faits. Ses jambes s’étaient tranquillement redressées, si ce n’était du tremblement qui l’empêchait de se mouvoir avec grâce, pendant que ses mains fouettaient l’air dans une gestuelle nerveuse.

Puis, elle s’était arrêtée net et de parler, et de bouger tandis que ses iris céruléens s'appuyaient sur l’homme devant elle, qu’elle commençait à détailler pour la première fois depuis. « Mais dites moi, vous n’aviez pas l’intention de me faire mal, n’est-ce pas? Ma réflexion peut paraître simpliste je vous l’accorde, mais s’il en était le cas, vous m’auriez déjà éventrée en utilisant ce couteau que j’ai en main, ou bien l’épée sur laquelle votre main se repose.. »

Elle faisait tourner le petit couteau entre ses doigts agiles pendant ses dires, étudiant l’étranger devant elle de pied en cap et ce, sans se gêner une seconde. Son minois blafard glissait un brin à gauche, puis à droite alors que ses yeux décrivaient chaque accessoire, chaque trait et chacune des marques de l’étrangé aux cheveux blancs. Au-devant de celui-ci, Luciole semblait reprendre du poil de la bête plus elle parlait, tandis que la nervosité s’était cachée derrière elle.

« Mais, voulez-vous bien me dire ce que vous faites ici avec ces beaux cheveux et ces vêtements qui ne demandent qu’à se tacher dans les parages? Vous devez l’avouer, c’est fichtrement pas une bonne idée de se vêtir pareillement afin de venir au marais… Vous n’êtes que de passage, je présume.. Que cherchez-vous donc, l'Argenté ? » Chaque mots prononcé s’étiraient tel un questionnaire à lui seul, la blafarde ne manquait ni de le détailler de bas en haut sans arrêt, à l'affût d’un simple mouvement de sa part, ni de le bombarder de questions pour mieux l'étudier…



Posté le Ven 15 Juil - 13:23
Seven
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Si j’avais eu le moindre doute sur ses capacités à se défendre, j’ai à présent la conviction que cette femme n’a pas sa place dans un endroit aussi dangereux. Par l’Esprit, elle est complètement terrorisée. Je relâche donc la paume de mon arme et me laisse descendre à sa hauteur en fléchissant les jambes, mes deux bras posés nonchalamment sur mes genoux tandis que je l’observe d’un œil amusé. Elle déblatère une panoplie de mots qui pour moi n’ont ni queue ni tête. Le danger, il est partout ma belle, statistiques ou non. Mais peu importe, je la laisse continuer son monologue paniqué sans l’interrompre. J’ai l’impression qu’elle n’en finira jamais, mais je dois admettre que je trouve la situation bien trop poilante pour la faire taire. Mon rictus dévoile mes dents en un sourire narquois alors qu’elle continue, encore et encore. Au moins, je pourrais peut-être lui demander si elle est capable de me trouver une branche de Cornouiller dans cet endroit lugubre et glauque quand ses mots se seront taris.


Je suis un peu décontenancé lorsqu’elle change d’attitude et commence à me scruter de gauche à droite. La peur dans son regard brille toujours, mais elle semble prendre un peu d’aplomb. Vient-elle de comprendre que je n’ai aucune intention de lancer les hostilités ? Probable… Si j’avais voulu, j’aurais pu la tuer avant même qu’elle se rende compte de ma présence. Après le monologue, le questionnaire ! J’éclate de rire et le cache sciemment derrière ma main. Je prends le temps de calculer ma réponse, pendant qu’elle continue à débiter ses paroles. Qu’est-ce qu’une Évoluée dans son genre fait dans un endroit pareil… Car aucun doute, vu l’état de sa peau, je présume qu’elle fait partie de cette faction. Je n’en ai pas rencontré tellement pendant mes voyages, mais en général, on les reconnaît assez bien. Je ne vois pas l’intérêt de se charcuter la viande pour des implants et autres gadgets… Mais chacun son truc. Ah, le flot d’interrogations vient enfin de se taire. Je commençais à me demander si j’arriverais à retenir chacune de ses questions. J’ignore la première série de questions au sujet de mon accoutrement, car elle a tout à fait raison, et ça me coûte de lui admettre. Fierté ? Non, c’est juste que je n’ai qu’un seul autre manteau et que j’y tiens bien trop pour le salir. Le blanc n’est pas idéal et j’y tiens un peu quand même, car il m’a couté une blinde, mais peu importe, le noir était bien plus cher. Elle aime mes cheveux… Moi aussi, je les aime, j’en suis même carrément fier. Vaniteux ? Hmmm, pas forcément, mais de temps en temps, on peut se l'autoriser, non ? Je dégaine un sourire sournois avant de lui répliquer d’une voix dérisoire.


“Tu présumes bien, qui voudrait séjourner plus que nécessaire dans cet endroit… Paradisiaque ? Et toi, petite créature, que fais-tu de si fascinant, dans ce marais pestilentiel ?”

Je sais, je n’ai pas vraiment répondu à ses questions et je me demande même pourquoi j’essayais de les retenir, alors que je n’avais pas l’intention d’y répondre. J’ai l’impression d’être le prédateur qui se joue de sa proie juste pour le plaisir de la voir flancher. Je ne lui veux pas de mal, loin de moi cette idée. J’ai juste envie de la taquiner un peu pour voir ce qu’elle a dans le ventre. Est-elle juste suffisamment inconsciente pour se promener dans un marécage aussi dangereux ? Ou juste trop passionnée par ce qu’elle peut y trouver ? Elle paraît si innocente avec ses grands yeux clairs et sa chevelure abondante. Elle m’intrigue et me divertit par la même occasion. Je ne vais donc pas m’en plaindre, cela me permet d’oublier l’odeur nauséabonde qui règne dans ces sous-bois sinistres.



Posté le Ven 15 Juil - 22:01
Luciole
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Il s’était écoulé un temps certain entre le moment où la blafarde avait levé la dague entre eux et celui où elle l’avait finalement rabaissée par manque de circulation dans ses mains. Ses petits doigts agiles glissaient frénétiquement sur sa peau afin de revigorer ses muscles alors que son attention s’était désintéressée un instant seulement du blondinet. Il y avait des choses chez cet inconnu qui dérangeait la pâle, il avait l’air d’un humain tout ce qu’il y a de plus normal, car de l’excentrisme tel que ses cheveux, il y en avait partout. Toutefois, les sourires et rictus qu’il lui décochait la faisait sourciller, que diable pouvait-il se tramer derrière ces orbites, quel genre de cervelle cachait-il?

Il lui fallait cesser ce genre de réflexions, ils n’étaient certainement pas au meilleur endroit afin de procéder à un examen quelconque, aussi avait-elle laissée échapper ses pensées à voix haute pendant qu’elle fixait le sourire de l’homme devant elle. « Non, tout risquerait de s’infecter… Contamination assurée. »

Ses rêveries l'avaient vivement secouer lorsqu’elle pouvait jurer avoir entendu à nouveau l’inconnu parler pendant que son regard descendait de ses yeux jusqu’à ses lèvres, toujours l’un de ses fins sourcil arqué sous la curiosité. Cela devait bien faire des lunes, lustres, mois… Que la scientifique n’avait pas tenu autant de propos avec un interlocuteur qui, d’ailleurs, ne grimaçait pas à sa vue alors que sa capuche résidait dans son dos. À cette pensée, sa main libre s’était glissée sur sa joue cicatrisée, l’effleurant du bout de ses doigts en repoussant une mèche de sa crinière en rébellion.

« Que disiez-vous déjà, l’Argenté? Oh, vous étiez en constat, vous aussi face à toute la beauté de cet endroit? Je n’irais certainement pas jusqu’à caractériser l’endroit de paradisiaque, bien que j’apprécie grandement votre ouverture d’esprit à cet effet. Toutefois je vous donne raison, il y a des atomes ci et là, qui, combiné à d’autres éléments, pourraient peut-être créer un quelque chose non-loin du paradis… C’est très subjectif, j’en conviens.. »

Son esprit trouble s’était à nouveau glissé dans l’interrogation, oubliant même un instant qu’elle conversait avec quelqu’un - aussi ne fallait-il pas simplement parler, mais bien relancer l’échange. Ce devait être l’air lourd et pestilentiel qui rendait la discussion confuse, ou alors était-ce simplement l’inhabilité sociale de Luciole.

« Je ramasse des échantillons, pour tout vous dire et si, bien entendu, vous êtes réellement intéressé à le savoir. Non pas que je doute de vous, mais les gens qui sourient comme vous le faites depuis quelques minutes n’ont généralement pas l’intérêt pour la science. Ni aux scientifiques, d’ailleurs… »

La pâle demoiselle s’était surprise à étirer un coin de lippe vers le haut, offrant un sourire amusé au tout aussi pâle devant elle. Si la panique avait pris possession de son corps plus tôt, pour ensuite glisser vers l’interrogation, elle s’était désormais penchée vers une aisance dangereuse lorsqu’on se souvient d'où les deux jeunes gens faisaient la conversation. Après avoir pris une grande bouffée d’air - sans chigner sous les effluves nauséabondes qui auraient pu la faire déglutir - la mutilée défit son sourire pour laisser passer de nouvelles paroles, encore. « Vous ne répondez vraiment à aucune de mes questions, ça vous embête n'est-ce pas? »

Les mirettes claires de la demoiselle firent tourner d’un coup sec sa tête, fouettant l’air ambiant avec sa chevelure foncée pendant que son corps s’élançait vers le bord de l’eau d'un pas pressé.

«  LÀ ! Le voyez-vous, vous aussi? C’est cocasse, il n’était pas là encore tout à l’heure, c’est drôlement fascinant ! »

D’un pas mal assuré, Luciole s’avançait vers le marais en enfonçant une première jambe dans l’eau et ce, sans sourciller. Elle avait détachée sa cape au même moment en la rejetant derrière elle tandis que son autre jambe s’élançait dans l’eau à sa suite. Le regard brillant d’intérêt, elle avait presque oublié que son interlocuteur, il n’était pas un ami, ou bien une connaissance. Mais peu lui importait, elle avait trouvé l’une des choses qu’elle était venue chercher - du Muyaph. Elle s'intéressait à le lui dire. Une chose par contre, comment une fleur peut-elle bouger d’elle-même…? Ça, la scientifique n’y avait pas réfléchi alors que dans le marais, elle s’avançait jusqu’aux hanches.
Posté le Lun 18 Juil - 20:33
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Un peu bizarre, mais sympathique au premier abord, si on fait abstraction de ses phrases à rallonges. Elle n’a visiblement pas compris le sarcasme dans ma voix non plus et je ricane de plus belle lorsqu’elle me fait remarquer que je ne lui ai en effet pas répondu. Elle m’amuse cette petite femme, même si je dois lui concéder que la science n’est pas ma tasse de thé. Je préfère de loin ma passion pour la liqueur… Et les armes. Je hausse un sourcil lorsqu’elle se détourne brusquement de moi pour s’élancer vers une fleur à quelques mètres du bord. D’accord… J’observe la fleur en question et fronce le nez en la voyant bouger. Je ne réfléchis pas plus longtemps et saisis le col de la tunique de cette folle et la sors violemment de l’eau. La surface du marais explose littéralement pour faire apparaître les mâchoires terrifiantes d’un alligator qui viennent se claquer dans le vide à quelques centimètres à peine de la frêle créature. Je me dépêche de sortir le seul jambonneau qu’il me reste de ma sacoche et l’envoie dans la gueule de la bête pour la distraire de nous. Ce n’est pas grand-chose, mais cela me laisse le temps de tirer cette inconsciente assez loin du bord de l’eau.


Ma tunique s’est royalement faite éclabousser et je grimace de dégoût avant de braquer un regard noir sur elle.


“Non, mais t’as perdu la tête ma parole ! D’où t’as cru que tu te trouvais au bord du lac Ephnil ? Encore un peu et tu te faisais bouffer toute crue, juste pour un putain de Muyaph! Non, mais j’hallucine ! Comment t’es encore vivante avec un cerveau pareil !”

J’ai conscience que je suis un peu dure envers elle, mais franchement… Elle aurait réellement pu y rester. Je relâche son bras en maugréant.


“Fait gaffe, la prochaine fois…”

Je retire ma cape pour l’accrocher à une branche et avec une serviette de fortune, je m’attelle à nettoyer mes gardes-jambes de cette substance dégueulasse. Ça pue tellement que j’ai des difficultés à respirer sans tousser d’inconfort. Ugh… Y en a vraiment partout… Et dire que j’avais fait super attention à ne pas m’en foutre partout. En plus, j’ai sacrifié mon seul morceau de viande pour elle. Je ne mange pas de verdure, ça me rend malade, mais je doute de trouver une proie facile qui n’ait pas le goût de vase dans cet endroit maudit. Génial… J’abandonne le nettoyage, car cela ne m’avance à rien et lui lance un regard mécontent avant de m’affaler contre le tronc d’un arbre derrière moi. Je soupire.


“T’as rien… au moins ?”

Posté le Lun 18 Juil - 22:34
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Pendant que le corps frêle de la blafarde s’avançait dans l’eau marécageuse, son attention était rivée sur la fleur de Muyaph qui avait changé sa direction pour se diriger vers elle. En premier lieu, sa réaction s’était coulée en direction de la joie vu la distance qui devenait moindre - elle pourrait ainsi sortir de la vase rapidement et ce, bien que le tout ne semblait pas la déranger outre mesure. Il y avait toutefois quelque chose d’étrange au comportement de l’éclat, il n’y avait pas de vent ni de vague assez forte pour justifier son changement de direction… La scientifique ouvrit grand les yeux lorsqu’elle comprit ce qu’elle était sur le point de faire tandis que ses petits pieds chaussés de cuir fin glissaient dans le fond vaseux de l’eau. Les mouvements brusques de ses jambes n’aidaient pas à stabiliser le reste de son corps, au contraire, celui-ci était prêt à s’enfoncer jusqu’au cou si ce n’était que de cet Argenté… Celui-là même qui lui avait empoigné le collet pour la sortir de l’eau d’une traite. Le corps fragile de la demoiselle  s’était abattu contre le sol brusquement, échappant des plaintes douloureuses alors qu’elle se redressait de peu.

Le reste du spectacle lui avait glacé le sang, si bien que ses mains s’étaient posées sur ses yeux lorsque l’énorme gueule du crocodile fouettait l’air, désireux de ne faire qu’une croquée de son nouvel ami. Elle eut mal au cœur tandis que le sentiment de culpabilité s'immisçait en elle à grande enjambée, et s' il mourrait par sa faute? Ses mains se glissèrent de ses yeux alors que, bien décidée, Luciole s'apprêtait à se redresser pour foncer tête baissée sur la menace dans l’espoir d’aider, peut-être…Mais elle n’eut le temps de redresser l’échine que cet inconnu la remis à sa place sans mâcher ses paroles. Les épaules de la pâle roulèrent un instant sous le poids des mots, l’écoutant du mieux qu’elle pouvait en soutenant son attention de ses grands yeux bleus.

«  Vous êtes couverts de… » Elle se tut aussitôt en réalisant que son affirmation réussirait fort probablement à attiser le feu, plutôt qu’à l’atténuer. Ses lèvres se pinçaient fortement l’une contre l’autre, les pâlissant sous le poids des remords qui bientôt, lui embrumerait les yeux.

Au contraire de son habitude, Luciole avait préféré rester silencieuse pendant que l’homme préparait ses choses, elle suivait ses mouvements de la cape accrochée jusqu’au corps affalé contre l’arbre près d’eux et juste assez loin de l’eau. Elle ne disait rien, songeant probablement à l’idiotie de son impulsivité qui, par le fait même, lui avait fait perdre tous les échantillons qu’elle avait réunis jusque-là. Ils reposaient juste à côté de l’eau avant que l’énorme bête ne vienne compliquer les choses, dieu seul sait où ils pouvaient bien être désormais. Un petit coup d'œil vers l’endroit où elle les avait laissés au départ suffit, ils devaient être tombés à la flotte. Chaque toux qui s’échappe de la gorge du blanc la rend malaisée, si l’odeur et les tâches ne la dérange pas du tout, lui semble en être réellement affecté. Luciole l’observait faire longuement, avant d’ouvrir sa besace en cuir et d’en sortir un petit sac de viande séchée, un plat plus pratique que goûteux.

Le tempérament de l’homme devant elle commençait à changer progressivement, un certain calme semble chercher à calmer ses traits alors qu’il exprime son inquiétude. L’ouïe difficile de la blafarde l’avait empêché de capter chaque mot qu’il avait prononcé, mais au ton qu’il avait désormais employé, elle pouvait déceler un once de douceur en comparaison avec tout à l’heure. La constatation lui avait étiré les lèvres dans un sourire léger, presque timide alors qu’elle s’était approchée un brin seulement afin de déposer le sac de morceaux de viandes près de lui après en avoir coincé une entre ses dents.

«  Je vais bien, je crois… Acceptez ça, ce n’est pas grand chose mais vous risquez d’avoir besoin d’énergie après vous être énervé de pareille façon. » Le museau de la mutilé s’était redressé un peu dans l’air dans le but de laisser aller son regard au-dessus d’eux, observant un moment branches et éclaircies dans le ciel. À bien y penser, il était en effet très probable de se faire attaquer du ciel, elle n’avait été que trop sûr d’elle.

La tête toujours relevée, elle lui adressait de nouvelles paroles. «  Je ne saurais dire combien de temps exactement… Trois, peut-être quatre années se sont écoulées depuis ma dernière escapade en dehors, et encore ce n’était pas un dehors bien excitant. Je suis désolé, c’est la première fois que j’ose sortir, la première fois que je vois tant de choses ailleurs que dans les livres. Je me suis excitée… Aussi, les gens à qui j’ai demandé escorte m’avaient laissé savoir que je n’en avais pas besoin d’une. Je sais ce que vous pensez, ils devaient se moquer de moi - mais, sur le coup, j’y ai cru. »

En serrant les dents sur le morceau de viande séché pour en briser un morceau et le mâchouiller, la blafarde vint s’appuyer contre un rocher qui se trouvait déjà près d’elle. Ses mirettes claires coulaient tout autour d’eux  «  Allez-vous finalement me dire ce que vous veniez faire ici, au juste? À en voir votre tête, vous ne devez pas vous promener ici par plaisir, ni même au cas où une personne comme moi risquerait de se faire déchiqueter pour une plante. »

Sur ces mots, un nouveau sourire avait trahi son minois calmé, croquant son morceau de viande en laissant balader son attention de gauche à droite.


Posté le Mer 27 Juil - 18:39
Seven
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Je n’aurais pas eu à m’énerver si elle n’avait pas eu la génialissime idée d’aller patauger dans cette eau nauséabonde. Je lève les yeux au ciel, pour la vingtième fois depuis que je l’ai aperçue. Cela ne m’empêche pas pour autant d’accepter la viande séchée qu’elle me tend et d’y planter mes dents avec ferveur. Au moins, elle va bien, c’est toujours ça. Un peu que ces imbéciles se sont moqués d’elle en l’envoyant ici sans escorte… Autant l’envoyer dans les gouffres d’un volcan tant qu’on y est… Le monde est bien plus dangereux que ce que tous ses livres laissent paraître. Je me demande où elle a bien pu passer sa vie, enfermée comme ça. Je commence même à me poser la question si c’est elle-même qui s’est infligée toutes ces marques sur sa peau, ou si d'autres se sont adonnés à de villes expériences. Je continue à mâcher mon morceau de viande en pesant le pour et le contre de m’intéresser plus sérieusement à cette femme. J’ai la sale habitude de m’entourer de problèmes et je doute qu’elle fasse exception. Mais ce n’est pas comme si j’allais arriver à trouver ce foutu cornouiller tout seul de toute façon.

Je prends le temps de terminer mon morceau de viande silencieusement. L’odeur infecte du marais me laisse un goût désagréable en bouche malgré mes efforts pour respirer aussi faiblement que possible. Je ne peux pas dire que je regrette d’être venu, car dans le cas contraire, elle serait fort probablement déchirée en lambeaux à l’heure actuelle.

“Je cherche du Cornouiller rouge. C’est censé pousser dans le coin.”

Annonçais-je en me redressant, étirant mes bras au-dessus de ma tête. Je grimace en touchant l’une des grosses feuilles suspendues à une dizaine de centimètres de ma tête. Une substance visqueuse s’en détache et je secoue la main pour m’en débarrasser. Cet endroit est décidément le pire endroit de la terre. Je n'ai qu’une envie, m’en aller. Fichu Cornouiller de mes deux.

“Il te faut autre chose, que tes pétales de Muyaphs? Car franchement, t’aurais mieux fait d’aller le chercher au Lac d’Ephnil… T’aurais peut-être même eu le loisir d’observer un triton ou une sirène curieuse à l'abord du lac. Sans pour autant risquer une jambe au passage… ”

Je finis par m’essuyer le revers de la main sur le tronc d’arbre sur lequel j’étais appuyé plus tôt et me penche de biais en la regardant moqueusement.

“Je suis sûr que l’endroit te plairait, en plus. Vu comme tu sembles intéressée par pleins de détails que les autres ne voient pas.”

Je fais glisser mes cheveux en arrière avant de laisser vagabonder mon regard sur les alentours. Je ne vois toujours rien de rougeâtre à l’horizon - plutôt l’étendue de végétations puantes - et cela commence à m’agacer un peu à vrai dire. Si le mec qui m’a demandé de venir ici, s'est foutu de ma gueule, je risque de très, très mal le prendre. J’étais pas venu dans l’idée de sauver une demoiselle en détresse un peu bizarre. D’un autre côté, je n’ai rien d’autre à faire alors peut-être que je peux lui choper son précieux nénuphar. Je me retourne vers elle en lui demandant de ne pas bouger d’un poil. Elle risquerait de perdre une main cette fois-ci si je ne fais pas attention à ce qu’elle fiche.

Je m’avance furtivement le long des arbres denses et m’approche de la rive du marais, en prenant soin de garder mes distances avec le crocodile qui s’est entre-temps bien éloigné. Je m’accroupis lentement, sort mon sabre et l’allonge vers l’une de ces fleurs flottantes. Du dos de la lame, j’attire la racine vers moi, très doucement pour ne pas causer de vagues. Une fois à portée de main, j’inverse la direction de mon sabre et tranche net le cordon de la plante pour pouvoir la cueillir d’un geste rapide. Ce fut plus aisé que prévu, mais je ne baisse pas ma garde pour autant. D’un pas feutré -enfin autant que possible vu l’état du sol vaseux- je rejoins la créature frêle et blafarde en espérant que cette dernière n’ait pas pris ses jambes à son cou en mon absence. Si c’est le cas, je me serais cassé le cul pour rien. Fin, presque, car cette plante reste utile malgré tout.

Posté le Jeu 28 Juil - 15:35
Luciole
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Depuis que l’argenté avait daigné lui adresser à nouveau la parole, le sourire de la pâle s’était croqué sous ses pommettes tout aussi blanches, réalisant après un temps ce qu’ils étaient en train de faire - la conversation! Certes, la raison pour laquelle ils discutaient n’était peut-être pas la plus joyeuse mais, elle créait un résultat agréablement adoré par la demoiselle. Les traits tirés de son minois devait lui donner l’allure d’une folie passagère, car son interlocuteur n’avait aucune raison de sourire quant à lui, et ses expressions faciales étaient bien loin de la joie. Pourtant… Luciole semblait vivre le moment de sa vie, devait-elle l’appeler son ami, désormais? Elle avait levé les yeux au ciel pendant un instant, réfléchissant aux événements qui venaient de se passer tel que le sauvetage, rabaissant par la suite ses mirettes céruléennes sur le blanc au-devant d’elle avec un sourire un peu plus grand encore, dévoilant une belle dentition blanche. «  Amitié, hum…»  

Perdue dans la contemplation de son nouvel, non… De son premier et unique ami, appelons-le correctement, dieu seul sait tout ce qui lui passait dans la tête à ce moment mais, ces lippes étirées de sorte à creuser ses joues savaient démontrer une chose au moins - elle était heureuse. Étrange, mais heureuse.

D’un nouveau coup de mâchoire, la pâle avait croqué le morceau de viande séché, le mâchouillant tranquillement alors que l’Argenté se redressait. La raison de sa quête s’était finalement fait découvrir et eut l’effet de lui pincer le minois dans une moue perplexe. Peut-être était-il malade, se demandait-elle en battant des cils, car elle connaissait bien les propriétés médicinales de cette plante. Hormis le fait d’en vouloir pour se soigner, elle se demandait bien pour quelle raison est-ce qu’il était venu aussi loin - des anti-inflammatoires, il y en a en grande quantité et un peu partout, lorsqu’on sait les reconnaître.

«  Du Cornouiller rouge… C’est un peu bête de venir jusque dans un marais pour en vouloir, vous savez que la grande majorité des fermiers font pousser un nombre incroyable de plantes, pouvant servir au même titre que votre Cornouiller rouge? Je conçois que son physique est plus coquet que du basilic, pour ne prendre que lui comme exemple… Mais, je ne jugerai pas votre excentricité. Pas du tout, en fait, je vais même vous aider ! »  

À son tour, la demoiselle s’était redressée d’un bond revigoré, secouant sa longue robe verdâtre afin de repousser les branchailles et la terre qui s’y serait accrochée. Pour ce qui est de la vase, elle ne s’en donnait pas la peine pour l’heure - c’était une cause perdue. Une fois ses pans secoués, la scientifique avait pouffé d’un rire sonore, se tenant le ventre d’une main alors que le pauvre homme plissait son visage sous le dégoût d’avoir, une fois de plus, mis la main dans les substances du marécage. Il la faisait rire, c’était nouveau. Si c’était de cette façon que la camaraderie amenait les gens à se sentir, Luciole allait définitivement doubler d’ardeur pour se trouver des amis, la vie est bien plus colorée ainsi, se disait-elle.

Ses mains se posèrent ensuite dans le creux de ses hanches alors que l’Argenté énumérait ses propos, sans comprendre toute la subtilité de la moquerie qu’il glissait en arrière. Son museau acquiescait en douceur, approuvant les mots qu’il lui envoyait avant de lever un doigt dans les airs pour envoyer ses paroles à la suite des siennes. « Est-ce que c’est une plaisanterie, non? Voyons, l’Argenté! Pour quelle raison cueillons-nous des légumes dans un champ et non dans un marais, par exemple? Parce que la composition n’est pas la même, les propriétés non plus et j’en passe. Votre cornouiller rouge, par exemple… Ici au marécage, on le trouvera en bordure de routes dans sa forme la plus simpliste - en branches d’un rouge éclatant. Alors que, si vous aviez été dans une forêt humide, vous auriez eu du mal à en trouver car le physique de la plante serait différent, elle apparaît plutôt en un buisson de feuilles mi-ensanglanté et mi-verte, si on peut dire. Une même plante, deux corps différents et des multitudes de différences dans leur système. Vous êtes comique, tout le monde sait ça, voyons! »

La crinière en bataille de la mutilée se secouait de gauche à droite, puis frissonnait sous le nouveau ricanement de la scientifique. Elle devait croire qu’il faisait des plaisanteries, car elle s’amusait comme un enfant et ça paraissait. Durant un petit instant, les mirettes claires de la femme s’étaient mises à couleur leur attention tout autour, à la recherche d’une route et, ou d’une touche de rouge sur le tableau verdâtre. À l’horizon, il ne semblait pas y avoir grand chose mais, quitte à ne pas avoir réussi à obtenir son Muyaph, elle prendrait bien quelques branches de ce buisson que son nouvel ami était désireux de trouver. Tellement prise dans ses réflexions à observer tout autour d’eux dans le but de trouver quelconque trace qui les mènerait à la plante recherchée, Luciole n’avait pas même aperçu l’Argenté dans son manège. Elle avait manqué son ascension vers l’eau ou pataugeait encore l'alligator, ses mouvements gracieux et la dextérité dont il avait fait preuve pour cueillir le nénuphare. C’est pour cette raison que lorsqu’elle aperçut l’homme près d’elle avec la plante en main, elle ne put manquer d’étirer encore plus grandement son sourire.

« Par tous les saints, comment avez-vous donc fait!  » Il devait être un magicien, qu’elle se disait tout bas alors que son sourire s’était un tantinet effacé, un Éveillé probablement, à ainsi faire apparaître des nénuphares dans ses paumes. Une nostalgie s’était glissée sur son visage à la simple pensée qu’il puisse être comme cet homme qui lui avait brisé la vie, d’une certaine manière, et elle déglutit sur place. Devait-elle l’arrêter, le pousser dans l’eau ou l’alligator vivait afin d’éliminer un mage sur cette terre? Sa petite tête se secoua rapidement avant de sourire à nouveau.

« Merci infiniment, le Muyaph n’est pas uniquement utile pour ses pétales, la plante entière a différentes propriétés et, c’est bien pour ça qu’elle est si précieuse. » À l’aide d’une grande feuille vaseuse au-dessus d’eux qu’elle avait tirée pour la détacher de l’arbre, elle enveloppa la plante avant de l’enfouir dans sa besace rapidement. Puis, d’un air décidé - malgré le fait qu’elle soupçonnait son nouvel ami d’être un ennemi malicieux et pleins de magie - elle lui décocha un énième sourire en pointant devant eux.

« Le Cornouiller rouge pousse en bordure de routes, mais dans un endroit où l'humidité est très, très haute. Aussi pour en trouver, il faut trouver un chemin qui ‘’descend’’ un brin vers la nappe phréatique. Mais j’ai lu que le marécage est un endroit où on se perd facilement comme tout se ressemble… Avez-vous quelque chose avec lequel on pourrait tracer la route? »

Ses petits bras étaient refermés contre elle alors qu’elle se mit en marche tout en douceur, s’aventurant en direction du premier chemin de terre à leur portée, décidée à le suivre dans le but de découvrir les autres. Sous la crinière indomptée et noire de la scientifique, se cachait toutefois un minois pincé sous la perplexité, incertaine si elle devait rester heureuse ou bien si elle devait être sur ses gardes…
Posté le Jeu 28 Juil - 21:01
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Qu’est-ce que j’en sais, moi, que les plantes ont des propriétés si différentes d’un recoin à l’autre de la terre ? Je suis du genre pragmatique et opte en général pour l’option qui me rapporte le plus d’argent… Tout du moins, je suis content qu’elle ne se soit pas barrer le temps que je lui chope son nénuphar. Elle devait être tellement perdue dans sa longue réplique, qu’elle n’a même pas dû enregistrer que j’étais parti lui chercher sa plante. J’étire un sourire amusé en posant la fleur dans ses mains frêles en bougonnant d’une voix traînante.

“Je m’appelle Seven… Pas l’Argenté…”

Je l’observe ranger son Muyaph avec soins dans sa besace et je feins de ne pas avoir entendu la remarque murmurée qui s’échappe de ses lèvres. Je hausse les épaules, las d’avoir à cacher ce que je suis réellement. Je vois bien à son expression qu’elle ne porte pas la magie dans son cœur et je me demande si je fais le bon choix de l’accompagner. D’un autre côté, il me faut ces branches de Cornouillers, sinon je serais venu ici pour pas grand-chose. Vu son expression forcée, il vaut mieux que je garde mon secret. Je l’ai fait depuis le jour où l’Esprit m’a maudit, ou béni… Tout dépend de la perspective. C’est plus un fardeau qu’une bénédiction, vraiment. Chaque transformation apporte des douleurs acerbes et notre monde déchiré entre technologie et magie se fait la guerre en silence. Je ne peux pas la contredire non plus, car d'un, elle est forcément convaincue que je ne peux pas avoir entendu cette phrase à peine prononcée, et de deux, se justifier derrière un mensonge n’apporte que de la suspicion. Autant mieux ne rien dire.

Je la suis donc sur le petit chemin de terre, les mains enfouies dans les poches en ruminant silencieusement. Je n’aime pas ce genre de situation. Elle semble vraiment forcer son sourire à présent. Je décide d’essayer de dissiper la tension qui s’installe. Je ne suis pas le plus adepte pour trouver des sujets de conversations, mais je me rappelle qu’elle m’a demandé la raison pourquoi il me faut ces foutues branches.

“Un vieux m’a donné une quête… Le cornouiller n’est pas pour moi, mais pour un alchimiste. Honnêtement, je ne savais même pas que cette plante avait des propriétés anti-inflammatoires. Je me suis juste contenté d’accepter sa requête.”

Je me mords la lèvre en continuant de tourner dans ma tête les raisons de son aversion pour les mages. Peut-être a-t-elle de bonnes raisons… Il y a beaucoup d’abus de pouvoir parmi les mages. En final, je ne suis pas beaucoup mieux que ces gens imbus de leurs personnes aux yeux du monde. Je ne suis qu’un vaurien, qui vole pour survivre. Même si je ne me sers que très rarement de ma forme féline, j’ai quelques avantages sur les êtres ordinaires. Mon agilité, mes sens aiguisés… J’ai beau être doué pour garder mon secret, je ne peux pas dire que je ne suis pas atteint par son changement d’attitude. Je l’ai aidé… Même si je suis un mage, cela compte, non ?

Le goût du sang sur ma langue me sort de mes réflexions sombres. Je soupire en glissant ma main dans mes cheveux, les balayant en arrière. Je ne sais même pas pourquoi je me torture les méninges. Une fois sorti de ce marais, nos chemins se sépareront et probablement qu’ils ne se croiseront plus jamais. Je ne lui ai même pas demandé son nom…

Posté le Jeu 28 Juil - 21:59
Luciole
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Les lèvres pincées l’une à l’autre et les bras croisés contre sa poitrine, l’avancée des compagnons inusités se faisait d’une bien bizarre de façon. D’une part, la fille semblait incertaine de savoir comment réagir et d’ailleurs, son raisonnement pouvait très bien être faussé puisqu’elle n’avait pas vu l’Éveillé prendre le nénuphar. Le doute, cela dit, était quelque chose sur lequel les scientifiques se basaient plus souvent qu’autrement lors de découvertes et expériences, aussi était-ce dans sa nature de se fier à son instinct. De l’autre part, le garçon avait cet air morose sur le visage, un simple coup d'œil en sa direction avait malaisé un peu la blafarde, confuse de ce qui s’était passé pour en arriver là. Leur quête respective les amenaient tous deux à s’amuser un brin, pour ensuite virer bleu d’agacement. La pâle en était à se demander si elle était à ce point inadaptée socialement, que le fait de tenir une conversation réussissait à créer un trouble de bipolarité.  

Perdue dans ses réflexions, Luciole ne regardait plus vraiment autour d’eux - de toute façon, elle sentirait le sol correctement humide sous ses pieds bien avant de voir quelque chose, alors préférait-elle réfléchir à ce qui se passait là, maintenant. Si elle voulait garder le sentiment de ne pas être seule et d’avoir un camarade connu dans le monde, il lui fallait faire des efforts. Ce, bien malgré ce qu’il avait comme compétences… D’ailleurs, qu’elles étaient-elles? Sa petite tête se secouait à nouveau, fouettant l’air de sa longue chevelure d’ébène et peut-être même l’Argenté au passage.

C’était insupportable, s’il y avait bien quelque chose que la scientifique ne pouvait réussir à tolérer, c’était de ne pas savoir. D’un minois décidé, elle fit plusieurs pas en un sprint soudain devant eux afin de pivoter face à l’Argenté et de le sommer de s’arrêter de sa petite main levée entre eux deux.

« On arrête ! »

S’il ne s’arrêtait pas, elle lui tirerait sur le bras pour l’empêcher d’avancer, quelque soit la manière. Ses mains glissèrent sur son visage pour repousser convenablement ses cheveux, les envoyant derrière à plusieurs reprises puisque les mèches n’écoutaient pas. Aussi indomptable que l’homme devant elle, cette réflexion la fit sourire un brin alors qu’elle comparait son compagnon à ses cheveux, et puis quoi encore. Du haut de sa petitesse, elle cherchait à faire une adulte d’elle-même en mettant le doigt sur la blessure tout de suite. Une fois les points posés sur les i et les barres sur les T, ils pourraient poursuivre correctement leur avancée, mais pas avant.

« C’est malaisant, L’Arg..Seven. Je ne vais pas marcher dans le silence, au risque de me perdre dans ces marais, parce que nous sommes tous deux confus! Je.. Luciole, c’est mon nom à moi. » Elle avait ensuite acquiescé, certaine que la moue sur le visage de Seven s’était créée parce qu’elle ne s’était pas présentée à sa suite. Les gens et le protocole, parfois. « D’ailleurs, as-tu mis des points de repère comme j’ai proposé avant qu’on commence à marcher? Ça fait déjà un bon moment que nous avançons dans le marais au risque de s’y perdre. On ne voudrait pas y passer la nuit, si? J’ai lu des histoires à propos de groupes qui n’en sont jamais revenus, mais c’était un ouvrage pour faire peur aux enfants afin qu’ils ne s’aventurent pas dans les marais… Il existe des fables basées sur des faits réels, je ne sais pas avec exactitude si celle-ci l’est toutefois. »

Ses grands yeux clairs passaient un peu partout avant de cligner à répétition des paupières, murmurant à voix basse que tous les arbres se ressemblaient derrière eux, qu'il valait mieux faire une pause et réfléchir à un plan. Les poings sur les hanches, la pâle avait de nouveau étiré son sourire, en oubliant presque qu'elle était en présence d’un mage. « Bonté divine, je t’ai tutoyé sans m’en rendre compte, c’est cocasse!  Est-ce que c’est ça qu’on appelle l'amitié? Il faut vite trouver ta plante et sortir d’ici, as-tu un morceau de tissu que tu n’affectionne pas tellement? On pourrait le déchirer et accrocher des bouts aux branches. De cette façon, nous saurons par ou revenir. J’aurais évidemment proposé mes vêtements, mais comme tu peux voir… Mes couleurs s’harmonisent avec l’endroit, je ne crois pas qu’on réussirait à voir les boucles de loin. Toi, en revanche… »

Son museau s’abaissait et remontait un moment alors qu’elle détaillait à nouveau Seven de pied en cap, remontant vers lui avec un sourire en coin. La pensée qu’il pouvait être un danger n’était pas écarté, aussi était-ce peut-être un moyen pour elle de se sauver sans se perdre, si ça devait arriver. Il l’avait aidé avec sa quête à elle, le protocole voulait qu’en retour, elle l’aide aussi afin d’être quitte. Elle lui poserait fort probablement la question plus tard, afin de chasser le voile malaisant de la main, mais pour l’heure… Il y avait des choses plus importantes à faire.
Posté le Jeu 28 Juil - 23:01
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Je dois admettre être surpris lorsque cette petite femme se tourne brusquement en levant la main vers moi. Je fronce les sourcils. Arrêter quoi, au juste ? C’est elle qui fait la moue que je puisse être un mage. Si elle pense que je ne l’ai pas compris… Malgré l’agacement qui coule dans mes veines, je lui accorde cet arrêt et croise les bras sur mon torse en la fixant. Ah, elle a donc peur de se perdre. Hmmm, je suppose que pour elle c’est en effet un détail important. Pour moi, le sens de l’orientation est inné. Encore un petit avantage d’être un homme-panthère, je retrouve toujours mon chemin, peu importe le nombre de virages et détours que je prends. Je lui laisse le loisir de monologuer, puisqu’elle semble aimer pouvoir s’exprimer de la sorte. Cette femme est une énigme à part entière. Il y a deux secondes, elle se pinçait la lèvre à l’idée d’avoir affaire à un magicien, et là, elle s’imagine avoir trouvé un ami. J’ai un peu du mal à suivre son raisonnement, mais si ça peut lui faire plaisir de s’imaginer des choses, je ne vais pas être le rabat-joie et briser ses rêves de gamine. Je ne suis pas trop certain de comprendre les concepts de l’amitié de toute façon. Je tâcherai néanmoins de retenir son nom. Luciole… c’est plutôt original comme prénom et assez joli. Étrangement, cela lui sied bien. Elle a un sourire rayonnant qui pourrait être contagieux, si la tension ne s’était pas installée entre nous. J’ai toujours ce goût amer en bouche de me faire lyncher pour être un mage. Je retrousse la lèvre en un rictus lorsqu’elle se met à détailler ma tunique en parlant de déchirer des bouts de tissus… Absolument hors de question. Même pas en rêve petite Luciole.

“Pas besoin de morceaux de tissus. Je retrouverai le chemin sans avoir à déchirer ma tunique. T’as pas à t’en faire pour ça.”

Dis-je en me remettant en marche, l’air toujours un peu maussade. Cet endroit me tape sur le système… Je ne suis pas si réfractaire, d’ordinaire. Enfin… Je pense ? Bref, peu importe, elle va finir par me détester de toute façon en apprenant que je manipule la magie. Je ne suis pas doué non plus socialement et j’évite les émotions fortes systématiquement, car cela à tendance à me décontenancer. Et quand je suis décontenancé, certains aspects de mon anatomie ont tendance à pointer le bout de leurs oreilles ! Autant éviter… Il n’y a que la colère que j’arrive à canaliser, la majeure partie du temps. C’est plus simple quand c’est la seule chose qui vous à pousser à avancer toute votre vie. Je sais que je n’arrange pas le malaise qu’elle doit ressentir, mais c’est plus fort que moi. C’est pas comme si je pouvais changer ma nature juste parce que cela risque de la froisser. Même si je le pouvais… Je ne le ferai pas. On ne peut pas changer pour quelqu’un, ce serait se mentir. Tout ça pour dire que je ne suis pas fait pour côtoyer les gens sans les agacer.

Posté le Ven 29 Juil - 17:28
Luciole
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Les joues blanches de la blafarde s’étaient gonflées comme des ballons lorsqu’il avait écarté l’utilité de marquer leur passage, repoussant tout l’air contenu d’une traite lorsqu’il s’était remis à marcher. Elle secouait vivement la tête en levant les bras au ciel un moment - mais comment pouvait-il être aussi inconsidéré! S’il lui arrivait quoi que ce soit, ils seraient dans de beaux draps, aussi se rappela-t-elle la première chose qu’il lui avait dit, ou plutôt les bribes des mots qu’il avait lâché car elle ne se rappelait pas complètement… Il fallait être prudent, qu’il disait, et le voilà qui faisait tout l’inverse. Si Luciole n’était pas si étrange de nature, elle aurait fort probablement trouvé quelque chose de déplaisant dans le comportement de l’argenté. Toutefois en ce moment, elle se questionnait plutôt sur ce qu’elle avait bien pu faire ou dire, qui l’avait amené à être aussi froid qu’un glaçon.

Pendant quelques secondes, la pâle avait regardé le jeune homme avancer devant elle, sans bouger. Ses mirettes cherchaient à analyser sa posture afin de déceler une vérité quelconque dans son changement d’attitude, arquant la tête de côté avant de laisser filer un bas soupire qui lui flattait les lèvres. Ses petits pieds s’étaient remis en route progressivement, suivant l’avancée de son compagnon à quelques pas derrière lui. Il y avait des pensées qui s’étaient infiltrées dans sa tête lorsqu’elle le regardait, peut-être désirait-il ne pas marquer leur chemin pour abattre ses foudres de magies sur elle, et la laisser pour morte. Son minois se secouait rapidement à la suite de ses idées, ça ne faisait pas de sens de l’avoir sauvé plus tôt si c’était le but. Dans toutes ses suppositions, jamais il ne lui venait à l’esprit que c’était sa réaction à elle, en réalité, qui l’avait froissé.

« Ça fait longtemps que tu pratiques la magie?  »

Elle avait osé, et d’une voix tout-à-fait innocente, d’ailleurs. Quitte à marcher de façon malaisée, la blafarde s’était dit qu’il valait mieux parler de façon honnête. Après tout, si elle devait être laissée pour morte dans le marais… Aussi bien en apprendre un peu plus sur son nouvel ami. Ses yeux s’illuminèrent un moment alors qu’elle se rappelait qu’en fait, il était un ami, son ami. Il n ‘y avait donc aucune chance qu’il prépare un plan foireux, à moins que…

« Je dis ça… Évidemment que ça doit faire un temps. J’ai toujours eu l’impression que les gens touchés par la magie étaient des êtres paresseux, puisque la force et les compétences leurs sont données sans efforts quelconque. Ils ne doivent pas passer toute leur vie enfermés dans une pièce à étudier, par exemple. Enfin! C’est ce que je me dis mais, tu n’as certes pas l’air d’être le genre à s’enfermer pour étudier. »

À l’aide de plusieurs petits pas rapides, la pâle s’était ramenée à la hauteur de l’argenté afin de marcher à son côté, forçant ses jambes à faire de plus grands pas afin de rester à son côté. « Non pas que je te trouve bête, c’est tout le contraire et ce n’est pas le but de ma réflexion, d’ailleurs. Je suis curieuse, c’est ma nature et je n’y peux rien, franchement. Je conçois avoir eu un peu de recul, quand je t’ai vu tout à l’heure et je ne le cacherai pas, ce qu’on ne comprend pas nous effraie ou nous énerve, bien souvent. Tu n’es pas d’accord? »

Comme à son habitude, Luciole parlait, parlait… Elle avançait à son côté en baladant son attention autour d’eux dans le but de trouver le cornouiller rouge recherché. Ses petits bras restaient croisés contre sa poitrine alors que ses doigts fins tapotaient la peau de ses bras au rythme de leur avancée. Elle avait lancé ses dernières paroles d’une interrogation mais, un simple regard en biais vers son compagnon suffisait à démontrer qu’elle ne cherchait pas réellement son approbation. L'agacement envers elle se lisait sur le visage de Seven depuis le tout début de leur rencontre, et si d’une part elle était lunatique et rêveuse, il n’empêchait pas qu’elle analysait toujours les réactions et les gens. La seule différence toutefois, était qu’elle ne trouvait pas nécessaire de le relever.
Posté le Ven 29 Juil - 20:12
Seven
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J’ai un gros temps d’arrêt lorsque la question quitte ses lèvres. Ça fait longtemps que je pratique ? Elle est vraiment persuadée que j’ai usé de magie pour lui attraper son fichu Muyaph ? Un ricanement sombre ronfle dans le fond de ma gorge alors qu’elle continue son discours. Au plus elle parle, au plus ma mâchoire se serre et au plus la rage se met à faire vibrer mon corps. Elle a donc si peu d’estime pour les mages, hein ? Qu'en sait-elle des souffrances que j’ai dû traverser pour survivre ? Enfermée dans sa tour d’ivoire, avec ses précieux livres pour apprendre comment le monde fonctionne ! Que des fables, des mensonges ! Si j’avais eu le choix de m’enfermer pour étudier comme elle le dit si bien, je l’aurai fait ! Ça aurait valu bien mieux que de voir l’entièreté de mon village partir en cendre sans arriver à lever le moindre petit doigt pour empêcher le carnage.

Je me retourne d’un coup sec vers elle, les yeux emplis de rancœur et de colère noire. Un cri de surprise remplace le flot de mots quand ma main se resserre sur sa bouche pour faire cesser ces inepties. Je gronde, j’écume de rage.

“Qu’est-ce qui te fait dire que je suis un mage, petite Luciole!”

Assenais-je d’un ton caverneux et sardonique. Je rapproche mon visage du sien, dévoilant un rictus glacial. Je peux sentir son cœur battre à folle allure, tel celui d’une proie sous le regard assassin de son bourreau de prédateur. Si elle veut une raison de me craindre, je peux lui en donner de bien plus sombres que la magie qui m’habite.

“La curiosité est une qualité bien dangereuse pour les êtres si frêles. Tu connais le monde de par les lignes poétiques qui peuplent tes livres. Mais tu ne connais pas le vrai monde, car tu saurais choisir tes alliés avec plus de méfiance. Tu veux un ami ? Je ne peux pas être un ami pour toi, petite Luciole. Je n’ai pas besoin de magie pour trancher la gorge de ceux qui sont sur ma liste, je n’ai pas besoin de magie pour te faire taire, et encore moins pour attraper un nénuphar qui flotte à la surface de l’eau. La magie est une malédiction dont tu ne sais rien.”

Je la relâche brusquement en me détournant d’elle, le visage assombri par une tristesse mélangée à de la colère. Je suis ce qu’elle déteste, je le sais, je l’ai bien vu à son regard plus tôt. Alors mieux vaut pour elle qu’elle ne se rapproche pas de moi et qu’elle garde ses distances. Je ne peux pas être ce que je ne suis pas.

Je lève le visage vers la voûte formée par le feuillage dense des arbres, mon instinct me dit qu’il ne va pas tarder à pleuvoir. Splendide…

“Il faut qu’on se trouve un abri. Il va pleuvoir.”

Maugréais-je en accélérant le pas. Je ne sais pas quel genre d'abri on pourrait trouver dans cet endroit, mais si on ne se dépêche pas, on sera trempé jusqu’aux os dans l’heure qui vient. Je cherche frénétiquement du regard quelque chose qui ressemblerait à une grotte ou une crevasse dans laquelle on pourrait s’asseoir le temps que la tempête passe. Je grince des dents chaque fois que mes yeux tombent sur plus de feuillages qu’autres choses. Cet endroit est maudit! AAgh ! Je donne un coup de pied violent dans une branche, l’envoyant valdinguer plusieurs mètres plus loin. J’en ai marre de cette odeur infecte qui me pend au nez depuis que je suis entré dans ses marais ! Et cette tension avec cette femme me hérisse le poil un peu plus à chaque pas que je fais.

“C’est quoi ton problème au juste, avec la magie!? C’est pas juste tes histoires de livres et d’efforts qui te poussent à détester autant les mages. N’essaie pas de mentir, je le saurais si tu essaies !”

Ma voix est plus cinglante que je ne le désirais à la base, mais je ne suis pas du genre à reprendre mes mots. Alors, je continue mon chemin en quête d’un abri. Je regrette presque d’être si froid envers elle. Elle ne le mérite probablement pas non plus. Elle a même assurément de bonnes raisons. Je ne suis qu’un vaurien…

Posté le Lun 8 Aoû - 17:57
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Plus le temps avançait et plus la tension entre les deux jeunes gens augmentait. S’il y avait tantôt eu de l’amusement, ça semblait nébuleux comme un rêve, aussi la blafarde en était à se demander si elle n’était pas en train de rêver. Le bout de ses doigts vint pincer la peau blanche de son bras, sursautant à peine sous la douleur infligée et en réalisant bien tristement qu’elle n’était pas endormis. Son museau s’était alors abaissé pour observer la teinte rosée qu’avait pris sa peau sous l’assaut de ses doigts, ne réalisant pas tout de suite que l’argenté s’était retourné brusquement. Elle failli foncer sur lui en ravalant un cri de surprise dans sa gorge, puisqu’il venait de lui mettre la main sur la bouche. Il serrait, elle le sentait… Ses yeux s’étaient embrumés sous la peur qui s’infiltrait désormais dans tout son corps tandis que la douleur teintait tranquillement son faciès.

Le cœur de la blafarde battait à tout rompre, et bien qu’elle désirait entendre tout ce qu’il lui balançait au visage, l’effroi avait brisé ce qui lui restait de bon sens pour lui accorder une écoute sans faille. Il n’était pas un mage, disait-il… Il est vrai qu’elle mélangeait les magies, c’est qu’il y en avait tellement à apprendre - l’avait-elle froissé alors qu’elle cherchait simplement à faire la conversation?

Lorsque son visage s’était approché dangereusement du sien dans cet excès de colère bien visible, Luciole avait bien cru que son corps allait lui lâcher. Elle voyait difficilement à travers les larmes coincées dans ses yeux, elle écoutait difficilement puisque ses pensées étaient si fortes dans sa tête que son ouïe, déjà mauvaise, ne faisait pas le poids face à tout ce qui se passait. Quant à son corps frêle et élancé, il frissonnait de telle manière, qu’on pouvait facilement le confondre à une feuille secouée. Aussi bien dire que là, tout de suite, la scientifique était certaine d’y passer, et ça paraissait.

Difficilement, elle avait ravalé ses sanglots et avait redoublé d’effort pour l’écouter convenablement. C’était peut-être une autre faute, aussi - le fait qu’elle ne l’avait pas réellement écouté depuis le début. Un hoquet de frayeur lui secoua les épaules à mesure que les mots de l’homme déferlaient sur sa carcasse blanche, bien petite dans ses chaussons à en déduire par les paroles prononcées. Il l’avait finalement relâché, brusquement, mais relâché. Sous le geste, le corps de la pâle s’était plié en deux en chancelant sur ses pieds pendant un moment. Ses deux mains s’étaient ensuite glissées sur ses joues, massant celles-ci du bout des doigts alors qu’il reprenait le pas. Les yeux mouillés, la pâle l’avait observé un long moment, encore, reniflant deux fois avant d’essuyer ses larmes pour les chasser de sa vue.

Sans ronchonner sur ce qui venait de se passer, la scientifique s’était mise en marche à sa suite, les bras serrés tout contre son corps violenté. Elle le suivait désormais derrière, puisque de toute façon, il semblait se dépêcher à marcher - la fuyait-il? Ses mirettes claires s’élevèrent à leur tour en direction du ciel, constatant ce qu’il venait d’affirmer, en poursuivant cette affirmation à son tour.

« Le ciel est eff……..    Oui, c’est vrai. »

Il s’en était fallu de peu pour qu’elle parte à nouveau sur un monologue au sujet de la pluie, elle lui aurait bien dit qu’à la grosseur des feuilles, il ne leur fallait en réalité que de trouver un arbre assez grand et dont le végétal était assez gros pour repousser les gouttes à côté mais, étrangement, elle n’avait plus vraiment envie de passer un mauvais quart d’heure! La pâle demoiselle suivait donc le jeune homme, observant ses réactions à mesure ou la frustration montait en lui. Plus ils s’aventuraient dans le marais, plus il devenait rouge de colère. Ses bras s’étaient croisés à nouveau contre elle, sans dire un mot. À la suite des paroles du blanc, elle avait détourné le regard pour se mettre à son tour à la recherche d’un abri, s’ils devaient se remettrent à parler, il vallait mieux trouver un endroit avant que la pluie ne déferle sur leurs corps raide de ce malaise constant.

En regardant au loin, quelque chose s'apparentant à une grotte s’élevait derrière une panoplie d’herbes et trous vaseux. Les gouttelettes commençaient quant à elles à se frayer un chemin entre les feuilles au-dessus de leur tête, aussi était-ce la meilleure alternative - sans savoir si quelqu’un, ou bien quelque chose, y habitait déjà. En relevant un peu les pans de sa robe pour mieux courir, la scientifique s’était élancée en direction de l'abri naturel, s’y laissant aussitôt tomber en position assise tandis qu’à l’extérieur, mère nature s’était énervée. Le dos de Luciole s’appuyait en douceur au mur froid derrière elle pendant que ses bras avaient ramenés ses jambes pour les entourer, le menton reposant au sommet de ses genoux.

« Mutilation… » avait-elle soufflé après un long, très long moment à se mettre à l’aise dans l’abri. Ses yeux fixaient le sol vaseux et ses doigts jouaient avec le tissu de sa robe dégoûtante. « Si tu veux tout savoir, j’ai rencontré un homme, une fois. Je n’étais qu’une aide-soignante à l’époque mais, ce soir-là, c’était… » Une petite brume s’était à nouveau infiltré dans ses yeux, chassant celle-ci subtilement en secouant la tête pour que sa crinière lui tombe sur le minois. « Il avait les yeux brillant et à l’époque, je ne comprenais pas vraiment ce que la magie créait lors d’abus. En vérité, je ne connais que la théorie encore aujourd’hui. Il s’est… Ma curiosité m’a amenée à trop vouloir étudier le patient qui avait besoin de soins et non de recherche. »

Elle avait ensuite passée une main sous son nez pour essuyer celui-ci, ce n’était pas une histoire tragique - elle n’avait pas tout perdu, comme lui. Cela dit, pour une pauvre humaine telle que Luciole, c’était une perte incroyable qui avait amené un lot considérable d’épreuves, tel que la solitude. En serrant un peu plus ses jambes contre elle, la pâle demoiselle avait inspiré profondément, assez pour gonfler sa poitrine d’une traite et la laisser aplatir ensuite.

« Je suis désolé. » Sans oser apposer son attention sur l’argenté, la pâle jeune femme s’exprimait du fond du coeur, laissant planer toute l’étendue du remords dans ses mots. « Je suis désolé si je t’ai fâché, je suis aussi désolé de mon lunatisme constant et je suis désoler de t’avoir fait sentir en colère tout à l’heure. Bien franchement… Il n’y avait pas de malice dans mes questions, j’ai la manie de vouloir trop en savoir sans réussir à maquiller mes mots. » Elle avait ensuite redressé ses mirettes claires et rougies par les larmes, lui adressant un sourire coincé.

« Ils sont rares, les scientifiques doués socialement, ça aussi c’est un fait. »

Posté le Mar 16 Aoû - 20:31
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Mon humeur est massacrante et je devrais sûrement essayer de me changer les idées. Mais c’est pas comme si je pouvais noyer ma colère d’un seul geste de la main et oublier qu’elle a un problème avec la magie. Cela me rappelle amèrement pourquoi je ne parle jamais de tout ça aux gens. Il n’y a que des préjugés de partout, que vous soyez un mage ou un évolué du reste. C’est pareil au même. Il y aura toujours quelqu’un pour vous enfoncer dans le sol et vous dire que vous avez eu la vie facile. Il y a aussi ceux qui voient soudain en vous un intérêt lucratif, pour faire leurs sales besognes.

Luciole repère une caverne et je la suis dans mon silence morne. Je retrousse le nez en entrant dans l'abri, l’odeur infecte de charognes putrides s’ajoute à ce que je croyais déjà être l’odeur la plus immonde qui existe. Ce marais va finir par flinguer mon odorat à ce rythme. Je me jure de ne plus jamais y mettre les pieds, mais pas avant d’avoir mis la main sur ces foutues branches. Je me laisse tomber en tailleur en soupirant sombrement. Mis à part les ossements et quelques cadavres en décompositions, cette grotte semble être vacante de toute bestiole. Ceci dit, cela ne veut pas dire que le propriétaire de ce lieu ne peut pas revenir passer la nuit. Je reste donc sur mes gardes et sort le nécessaire pour faire un petit feu de ma sacoche. Du coin de l’œil, j’observe la jeune femme se recroqueviller contre la paroi rocheuse de la caverne, le menton appuyer sur les genoux et une mine des plus abattues qui soit. Je rassemble quelques branches que je trouve autour de moi et les entasse avant de faire claquer mes silex par-dessus. Je souffle doucement sur les braises pour qu’elles prennent et rapidement, un petit feu fait vaciller les ombres sinistres de la grotte.

Alors que je pensais qu’elle n’allait plus prononcer un seul mot après mon accès de colère, la frêle femme ouvre la bouche avec hésitation avant de se lancer dans des explications que j’écoute distraitement. J’observe les flammes danser, le coude posé nonchalamment sur mon genou redressé. Elle était donc aide-soignante et s’est retrouvée confrontée à ce que j’assume être la corruption magique. Je ne sais pas ce qu’elle cherche à accomplir en m’annonçant avoir laissé son besoin primer sur celui du patient. Ce n’est pas mon problème, si elle veut conduire des recherches, qu’elle fasse. Je suis tellement habitué à la cruauté de ce monde que cela m’importe peu. On est tous destinés à mourir un jour ou l’autre. Et puis, ce n’est pas comme si elle rasait un village entier juste pour le plaisir d’entendre les cris de ses victimes alors que le feu les bouffes vivants. Le craquement d’une branche encore un peu humide me fait tressaillir et les images se dissipent de mon esprit.

Je ne sais pas si je dois être content de l’entendre s’excuser, j’ai pourtant bien entendu les mots quitter ses lèvres plus tôt. Je redresse mon regard doré sur elle, sombre et indéchiffrable. Un demi sourire moqueur redresse le coin de mes lèvres alors que je me penche pour saisir un os assez long pour attiser le feu. D’un geste lent, je remue les braises avant de répondre sur un ton ironique.

“Tu m’énerves avec tes excuses à deux balles. Tu t’excuses d’être socialement incapable, mais c’est pas ça mon problème.”

Je jette l’os dans le feu et bascule la tête en arrière. Les yeux fermés, je fredonne un soupir.

“Tu n’aimes pas les mages, mais t’es suffisamment curieuse pour en laisser crever un sur ta table.”

Encore une fois, c'est une assomption, mais j’ai tendance à interpréter les choses dans le pire sens. C’est plus simple. Un flash intense illumine subitement la caverne, suivi d’un grondement sourd fait vibrer l’air ambiant. L’orage éclate et une pluie battante s’abat sur la végétation dense dehors. Un rideau d’eau nous sépare de l’extérieur, mon instinct ne s’est pas trompé.

Ma colère est retombée même si je garde une certaine appréhension envers cette femme étrange. Je ne sais toujours pas pourquoi elle déteste la magie à ce point. Une petite voix me dit qu’on risque de passer un bon moment à attendre que la pluie cesse, alors autant faire la conversation et calmer la tension.

“La magie est une malédiction, pas une bénédiction comme beaucoup le pensent. Tu as le droit de la détester, mais peut-être que je peux invalider certains de tes préjugés ?”

Une perche tendue et une proposition qui ne me ressemble guère. Je n’aime pas particulièrement parler de magie et encore moins de la mienne. Et puis… Moi non plus, je ne suis pas le plus doué en matière de socialisations…

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